Dans les villes syriennes sous occupation turque les amis d’Erdogan défilent avec les drapeaux de Daech

mis à jour le Mardi 27 octobre 2020 à 18h19

Dans son bras de fer avec la France, le président turc fait feu de tout bois pour rameuter ses partisans en Turquie et dans d’autres pays musulmans.

Les médias turcs à l’unisson parlent à longueur de journée de la « persécution des musulmans en France »  dont le sort serait similaire à celui des juifs à la fin des années 1930 en Europe.  Pas un mot cependant sur l’oppression des millions de musulmans ouigours internés dans les camps chinois, pourtant « frères de souche des Turcs ».  Encore moins, le sort des centaines de milliers de Kurdes syriens musulmans chassés par l’armée turque et ses supplétifs djihadistes arabes des villes kurdes syriennes d’Afrin, de Serê Kaniyê (Ain al-Arab) et Girê Spî (Tell Abyad) qui survivent dans des conditions terribles dans des camps.

L’appel du président turc à des manifestations anti-françaises a trouvé un écho chez ses amis du Hamas dans la bande Gaza et en Lybie où à Tripoli quelques dizaines de personnes ont brûlé des drapeaux français.  En Turquie, même la mobilisation reste pour l’instant marginale.  La population, frappée par une crise économique et la pandémie du COVID-19, a des soucis plus pressants. Son pouvoir d’achat s’effondre ; le dollar qui valait 1,6 livres turques à l’arrivée au pouvoir d’Erdogan vaut désormais plus de 8 livres.

C’est dans les territoires kurdes syriens sous occupation turque que les partisans et protégés arabes d’Erdogan se sont mobilisés en masse contre la France en défilant avec des drapeaux de Daech !  La connivence de longue date du régime turc avec Daech, qui est un secret de polichinelle, se révèle une fois de plus au grand jour.  Nombre de djihadistes de Daech ont été recyclés, par les services turcs, dans les rangs de la bien mal nommée « Armée syrienne libre » pour semer la terreur dans les territoires kurdes (voir le rapport de l’ONU dans Le Monde du 15 septembre 2020) ou aller se battre en Lybie et en Azerbaïdjan pour le compte de leur parrain turc.

 

L’appel du président turc au boycott des produits français est aussi brocardé sur les réseaux sociaux qui rappellent que son épouse Emine aime à s’afficher avec des sacs Hermès en crocodile à plus de 30 000 euros.  Ses deux filles, l’une mariée au ministre des finances Berat Albayrak, l’autre à Selçuk Bayraktar, fabricant des désormais fameux drones Bayraktar, raffolent elles aussi de ces sacs et d’autres produits français de luxe. Vont-elles se mettre à utiliser des sacs rustiques anatoliens se demandent des internautes perplexes ?

Pour rappel, les drones turcs Bayraktar sont fabriqués avec des technologies de pointe livrées par des pays alliés de l’OTAN, comme le Canada, et les bâtiments de guerre qui ont « allumé » en juin dernier la frégate française Le Courbet étaient des avisos dotés de missiles Exocet vendus par la France à l’en croire Le Canard Enchaîné.

L’Europe va-t-elle enfin se décider à adopter une politique turque cohérente face à un président turc qui insulte et humilie en toute impunité ses principaux dirigeants (Macron, Merkel) en les qualifiants de « fascistes » de « « pires que des Nazis ».

 

They are chanting : “Khybar , khaybar, Ey Jews , Muhammad’s army will return