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Kurdes: Ankara exhorte Washington à s'abstenir de tout dialogue avec le chef des forces kurdes


Vendredi 25 octobre 2019 à 12h48

Ankara, 25 oct 2019 (AFP) — La Turquie a exhorté vendredi les Etats-Unis à s'abstenir de tout dialogue avec le chef des forces kurdes en Syrie, le général Mazloum Abdi, estimant que cela reviendrait à "légitimer les terroristes".

Dans des déclarations à la presse, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a affirmé que le général Mazloum, commandant des Forces démocratiques syriennes (FDS) dominées par les Kurdes de la milice des YPG, faisait l'objet depuis plusieurs années d'une notice rouge d'Interpol.

"Il est inacceptable que nos alliés puissent s'entretenir avec un terroriste recherché par Interpol sur la base d'une notice rouge. Si vous commencez à légitimer des terroristes comme lui vous finirez par rencontrer Baghdadi aussi", a dit M. Cavusoglu, se référant au chef du groupe Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi.

"Nous avons dit tout cela aux Américains dans une note écrite. Nous leur avons clairement fait savoir qu'il (Mazloum) faisait l'objet d'une notice rouge et qu'il serait inacceptable qu'ils s'entretiennent avec un terroriste recherché", a-t-il ajouté.

Un groupe de sénateurs américains a exhorté cette semaine le département d'Etat à rapidement accorder un visa à Mazloum Abdi pour qu'il puisse se rendre aux Etats-Unis afin d'y discuter avec des responsables de la situation en Syrie à la lumière de la dernière offensive turque dans le nord-est du pays qui a mis les forces kurdes en déroute.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait appelé jeudi Washington à livrer le général Mazloum à son pays.

Pendant les longues années de combat contre l'EI, les FDS ont bénéficié du soutien de Washington, depuis accusé de les avoir abandonnées et d'avoir permis l'offensive turque, déclenchée le 9 octobre.

Mazloum Abdi avait annoncé le 16 octobre le "gel" des opérations contre l'EI, qui s'est mué en organisation clandestine depuis sa défaite sur le terrain en mars.

Les combats ont cessé dans le nord-est de la Syrie mardi à la faveur d'accords séparés conclu par Ankara avec Washington et Moscou, aux termes desquels les forces kurdes doivent se retirer à au moins 30 km de la frontière turque.

Le président américain Donald Trump avait assuré mercredi que le général Mazloum l'avait remercié lors d'un entretien téléphonique et s'était montré "extrêmement reconnaissant" pour ses efforts destinés à mettre fin à l'offensive turque.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.