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Irak: Les Kurdes ont refusé de prendre Kirkouk par la force (responsable)


Jeudi 14 juillet 2011 à 16h34

BAGDAD, 14 juil 2011 (AFP) — Les Kurdes auraient pu s'emparer par la force de la riche province pétrolière de Kirkouk mais ne l'ont pas fait pour ne pas infliger à autrui ce qu'eux-même avaient subi dans le passé, a affirmé Masrour Barzani, 37 ans, directeur du service de sécurité du Kurdistan irakien.

"Les Kurdes auraient pu occuper Kirkouk, mais ont refusé de le faire car il ont été eux-mêmes victimes de tels actes et nous ne voulons pas donner l'impression qu'il s'agit d'une vengeance pour les années de souffrances endurées", a déclaré jeudi au Ashqarq al-Awsat, un quotidien arabophone publié à Londres, le fils du chef du Kurdistan irakien Massoud Barzani.

La dispute entre Bagdad et le Kurdistan trouve son origine dans l'arabisation au début des années 1990 de ces territoires par le président déchu Saddam Hussein, qui a forcé 120.000 Kurdes à fuir vers le nord, selon l'organisation des droits de l'Homme Human Rights Watch.

Selon Masrour Barzani, "la direction kurde veut recouvrer les droits de son peuple de manière démocratique et pacifique en s'appuyant sur la Constitution", a-t-il encore dit.

"Nous avons montré de la flexibilité envers les Turcomans et les Arabes et maintenant c'est à eux de faire la même chose pour arriver à appliquer l'article de la Constitution concernant Kirkouk", a-t-il souligné.

L'article 140 de la Constitution prévoit un recensement et un référendum concernant Kirkouk et d'autres régions disputées entre Kurdes et Arabes pour connaître le souhait des citoyens et ceci avant le 31 décembre 2007. Ceci n'a jamais eu lieu en raison des tensions etniques.

Les peshmergas ou combattants kurdes ont profité de l'invasion américaine de 2003 pour progresser vers le Sud et l'Ouest, revendiquant le caractère kurde de Kirkouk, et de zones dans les provinces de Salaheddine, Diyala (centre) et Ninive (nord).

Depuis, les deux camps s'accusent de vouloir modifier l'équilibre démographique pour contrôler les richesses de ces régions.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.