Dimanche 26 decembre 2010 à 12h32
TEHERAN, 26 déc 2010 (AFP) — La pendaison prévue dimanche matin d'un militant kurde, Habibollah Latifi, accusé de coopération avec le groupe rebelle kurde Pejak, a été "suspendue", a déclaré son avocat, Nemat Ahmadi, cité par l'agence Isna.
"Pour l'instant l'application de la peine a été suspendue", a déclaré Me Ahmadi.
La pendaison devait avoir lieu à la prison de Sanandaj, chef-lieu du Kurdistan iranien.
Me Ahmadi a expliqué que cette décision avait été prise à la suite d'une lettre qu'il a envoyée au chef de l'autorité judiciaire, l'ayatollah Sadegh Larijani, lui demandant "un nouvel examen du dossier" et que la peine soit "commuée".
Le condamné à mort, Habibollah Latifi, jeune étudiant en droit, avait été jugé coupable de coopération avec le groupe Pejak (Parti pour une vie libre au Kurdistan), selon son avocat.
Ce groupe, interdit en Iran et classé par les Etats-Unis parmi les organisations terroristes, est lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) actif en Turquie. Il a mené ces dernières années de nombreuses opérations armées au Kurdistan iranien.
Arrêté fin 2007, M. Latifi avait été accusé d'avoir participé à un attentat la même année contre la voiture d'un procureur du Kurdistan, et à une attaque contre un commissariat de police, ce qu'il a nié.
Amnesty International a appelé samedi l'Iran à la "clémence" envers M. Latifi, qui "n'a pas bénéficié d'un procès équitable", ce qui rend son exécution "d'autant plus insupportable" selon l'organisation de défense des droits de l'Homme.
Vingt à trente personnes avaient manifesté dans la nuit de samedi à dimanche devant l'ambassade d'Iran à Paris pour protester contre la possible exécution de M. Latifi.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.