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L'engagement américain en Syrie depuis 2011


Lundi 7 octobre 2019 à 11h57

Paris, 7 oct 2019 (AFP) — Rappel des étapes de l'engagement dans le conflit syrien des Etats-Unis, dont les troupes ont commencé lundi à se retirer des abords de la frontière turque.

- Appel au départ d'Assad -

Le 29 avril 2011, un mois après les premières manifestations pacifiques violemment réprimées par le régime, Washington impose des sanctions économiques contre plusieurs responsables syriens, puis contre le président Bachar al-Assad en mai.

L'ambassadeur des Etats-Unis Robert Ford défie début juillet le régime en se rendant à Hama (centre), assiégée par l'armée et théâtre d'une manifestation monstre.

Le 18 août, le président Barack Obama et ses alliés occidentaux appellent pour la première fois Assad à partir.

En octobre, l'ambassadeur américain quitte la Syrie pour "raisons de sécurité". Damas rappelle son ambassadeur à Washington.

- Obama renonce à frapper -

A l'été 2013, le régime est accusé d'avoir mené une attaque chimique près de Damas ayant fait plus de 1.400 morts, selon Washington.

En dépit d'une ligne rouge qu'il a lui-même tracée, Barack Obama renonce à la dernière minute à des bombardements de représailles contre des infrastructures du régime. Il conclut en septembre un accord avec Moscou sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien.

- Frappes antijihadistes -

En 2014, les jihadistes s'emparent de larges pans de territoires au nord et à l'ouest de Bagdad ainsi que dans le nord et l'est de la Syrie, où ils ont profité du chaos provoqué par la guerre civile.

Début septembre, Barack Obama promet de vaincre le groupe Etat islamique (EI) avec "une vaste coalition internationale" et, le 23, Washington aidé de ses alliés lance ses premières frappes en Syrie, après l'Irak.

Plus gros contributeur de la coalition, Washington va déployer 2.000 soldats en Syrie, principalement des forces spéciales, et mobiliser d'importants moyens aériens et navals.

En octobre 2015, les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de 25.000 Kurdes et 5.000 Arabes, tous Syriens, sont créées. Dominées par la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), elles vont recevoir une aide conséquente des Etats-Unis, en armement mais aussi en soutien aérien.

Les FDS ont depuis chassé l'EI du nord-est de la Syrie, notamment de Raqa et d'une grande partie de la province de Deir Ezzor, et reconquis en mars dernier son ultime bastion syrien, Baghouz.

- Trump ordonne des frappes -

Le 14 avril 2018, les Etats-Unis, avec l'appui de la France et du Royaume-Uni, lancent des frappes ciblées contre le régime syrien, qu'ils accusent d'une attaque chimique (40 morts) dans la ville de Douma, près de Damas, alors aux mains des rebelles.

Déjà, en avril 2017, Donald Trump avait ordonné des frappes contre une base aérienne après une attaque au gaz sarin imputée au régime Assad, à Khan Cheikhoun, dans la province d'Idleb (plus de 80 morts).

- Accord américano-turc -

Le 19 décembre 2018, Donald Trump annonce le retrait des militaires américains stationnés en Syrie, décision controversée qui pousse son ministre de la Défense Jim Mattis à démissionner. M. Trump précise quelques mois plus tard qu'environ 400 de ces militaires resteront finalement sur le terrain "pour un certain temps".

Le 16 janvier 2019, 19 personnes, dont quatre Américains, sont tuées dans un attentat suicide contre la coalition à Minbej (nord). L'attaque revendiquée par l'EI est la plus meurtrière contre les forces américaines en Syrie depuis 2014.

Le 7 août, Ankara et Washington décident d'établir un "centre d'opérations conjointes" pour coordonner la création d'une "zone de sécurité", zone tampon entre la frontière turque et les zones syriennes contrôlées par les YPG.

- Début du retrait américain -

Le 6 octobre, Washington annonce que la Turquie mènera "bientôt" une incursion militaire "prévue de longue date dans le nord de la Syrie" et que les troupes américaines quitteront la zone.

Dès le lendemain, les forces américaines commencent à se retirer des abords de la frontière turque. Le président turc Recep Tayyip Erdogan affirme qu'une offensive turque pourra être lancée à tout moment.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.