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L'Irak annonce la fermeture de la frontière entre Kurdistan et Iran, Téhéran dément


Dimanche 15 octobre 2017 à 18h05

Bagdad, 15 oct 2017 (AFP) — Le gouvernement irakien a affirmé dimanche soir que l'Iran avait bel et bien fermé, à sa demande, les postes-frontières avec le Kurdistan irakien, après un démenti de Téhéran.

"A la demande du gouvernement irakien, la République islamique d'Iran a fermé aujourd'hui (dimanche) ses postes-frontières avec le Kurdistan irakien", a affirmé dans un communiqué le porte-parole du ministère irakien des Affaires étrangères, Ahmad Mahjoub.

Il a ajouté que cette fermeture s'inscrivait dans le cadre des mesures prises à la demande de Bagdad "pour imposer son autorité sur les points de passage frontaliers et les aéroports de cette région". Elles doivent permettre "d'assurer l'unité de l'Irak et la sauvegarde de sa terre après l'organisation d'un référendum anticonstitutionnel par les autorités de la région autonome du Kurdistan".

Cette mise au point survient quelques heures après que l'Iran a démenti avoir fermé ses trois postes-frontières avec le Kurdistan irakien comme l'avait indiqué un responsables des douanes kurdes.

"Il n'y a aucune nouvelle décision", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Bahram Ghassemi.

"La frontière terrestre est ouverte avec la région du Kurdistan d'Irak, et seule notre frontière aérienne est fermée (depuis le 24 septembre, ndlr) à la demande du gouvernement central irakien", a ajouté M. Ghassemi.

Plus tôt dimanche, Shakhwan Abou Bakr, directeur des douanes de Bashmaq, l'un des postes-frontières reliant l'Iran au Kurdistan, avait affirmé à l'AFP que l'Iran avait "fermé depuis ce matin les trois postes-frontières avec le Kurdistan irakien: Haji Omran, Parwezkhan et Bashmaq".

Depuis la tenue le 25 septembre du référendum d'indépendance kurde, l'Irak, l'Iran et la Turquie --ces deux derniers pays comptant également des minorités kurdes importantes--, coordonnent leurs actions pour faire pression --notamment économiquement-- sur les responsables de la région autonome.

Selon les statistiques officielles kurdes, le seul terminal frontalier de Bashmaq a généré en 2015 près de 200 millions de dollars de revenus.

Au cours des six premiers mois de l'année iranienne, qui a débuté le 20 mars, les exportations iraniennes vers l'Irak ont atteint 3,2 milliards de dollars, dont un tiers à destination du Kurdistan irakien, selon un responsable de la Chambre de commerce irano-irakienne.

L'Irak est le deuxième pays importateur de produits et services iraniens, derrière la Chine.

burs-sk/sbh/gk

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.