Divergences kurdes


n° 886 - 25 oct. 2007 | En couverture / L'étincelle kurde

Les Kurdes n’ont jamais montré, dans leurs médias ou à travers les journalistes kurdes travaillant dans les journaux de Bagdad, autant d’attachement à l’Irak, à sa souveraineté et à son pétrole que depuis qu’une menace d’invasion turque plane sur le Kurdistan irakien.

Ce regain d’intérêt pour un Irak unifié cache en fait des divergences d’appréciation à l’égard du mouvement du PKK, notamment entre les deux leaders historiques kurdes, le président de l’Irak, Jalal Talabani, et le président de la région autonome kurde, Massoud Barzani.

Barzani a dès le début rejeté tout prétexte turc à l’invasion du Kurdistan et promis aux troupes ­d’Ankara une résistance acharnée, refusant même de considérer le PKK comme un mouvement terroriste, comme le rapporte Hawlati, le quotidien kurdophone de Souleimanieh. En revanche, Talabani a semble-t-il adopté une position plus nuancée et il dit comprendre l’exaspération turque, souligne Al-Hayat. Il pourrait pourtant radicaliser ses propos si la tension continue de croître. A la télévision kurde, il a déclaré : “Nous ne livrerons aucun Kurde à la Turquie, pas même un chat kurde.”