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Cynisme
Une trahison. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier l’attitude de Donald Trump à l’égard de ses alliés kurdes. On ne sait si le retrait américain de la zone frontalière sera confirmé : cette perspective rencontre une forte opposition au sein de l’administration américaine. Mais l’intention du Président n’est pas douteuse : il veut abandonner les Kurdes à leur sort.
Rappelons-nous. Quand les alliés ont voulu empêcher les terroristes de l’Etat islamique de s’installer dans leurs terres de conquête, il a fallu trouver des soldats capables d’affronter les islamistes sur le terrain. Les puissances occidentales ne souhaitaient pas déployer des troupes au sol, en dehors de quelques centaines de combattants des forces spéciales : elles se sont tournées vers les Kurdes. Dans leur intérêt, bien sûr, mais aussi dans celui des Occidentaux, ces soldats courageux se sont retrouvés en première ligne. C’est en grande partie grâce à leur abnégation et à leur efficacité que les enclaves créées par Daech sont tombées une à une.
Et voici que pour toute reconnaissance, les Etats-Unis, mollement désapprouvés par les Européens - notamment les Français, pourtant proches des Kurdes -, envisagent très sérieusement d’abandonner purement et simplement leurs alliés aux coups de l’armée turque. Cynisme et double jeu : tels sont les principes qui gouvernent cette trahison annoncée. Nul simplisme dans ce diagnostic. On sait que la Turquie, depuis des lustres, redoute plus que tout la constitution d’un embryon de Kurdistan autonome à sa frontière, qui servirait de point d’appui et de référence à la forte minorité kurde présente sur son sol. Mais cette affaire complexe est justiciable d’une négociation entre les parties, qui assurerait la sécurité de nos alliés. On prévoit la désertion. Elle resterait comme une tache sur l’honneur des démocraties.
Le Monde | Stéphane Breton, directeur d'étude à l'EHESS | Patrice Franceschi, écrivain | Le 21/10/2019
L’intervention turque en Syrie bafoue les principes de l’Alliance Atlantique, fondée pour défendre la démocratie, et met en danger l’équilibre de la région et au-delà, notre sécurité, estiment, dans une tribune au « Monde », le chercheur Stéphane Breton et l’écrivain Patrice Franceschi.
Contre l’inaction occidentale vis-à-vis de l’agression turque contre les kurdes de Syrie
Destinataire(s) : Emmanuel Macron, Président de la République
Lettre ouverte au Président de la République
Pour signer la pétition, cliquez sur le lien
Libération | Par Veronika Dorman et Hala Kodmani | Le 17 octobre 2019
Attaque turque, retrait des troupes américaines, alliance des Kurdes avec Damas… Et finalement un cessez-le-feu annoncé jeudi soir par Washington. En quelques jours, les cartes ont été rebattues en Syrie. Moscou, l’allié d’Al-Assad, est désormais en position de force, militairement et diplomatiquement.
Le Figaro | Par Samuel Forey | Le 18/10/2019
Les troupes de Damas, appelées à l’aide par les Kurdes, ont fait une percée de 400 km vers le nord, sans combattre.
MOYEN-ORIENT La scène résume parfaitement le nouvel épisode de la guerre civile syrienne. Sur une route au nord-est du pays file un vieux pick-up de l’armée, chargé de soldats, le drapeau du régime battant dans l’air sec.
lefigaro.fr avec AFP | Le 17/10/2019
La Chambre des représentants a adopté mercredi à une très vaste majorité une résolution non-contraignante condamnant la décision de Donald Trump de retirer les troupes américaines du nord de la Syrie, signe du malaise grandissant que cette politique a provoqué jusque chez ses alliés républicains. Présentée par des élus démocrates et républicains, cette résolution «s'oppose à la décision de mettre fin aux efforts des Etats-Unis pour empêcher les opérations militaires turques contre les forces kurdes syriennes dans le nord de la Syrie». Elle a été adoptée par 354 voix contre 60, avec l'approbation de 129 républicains sur les 197 siégeant à la chambre basse.