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Cynisme
Une trahison. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier l’attitude de Donald Trump à l’égard de ses alliés kurdes. On ne sait si le retrait américain de la zone frontalière sera confirmé : cette perspective rencontre une forte opposition au sein de l’administration américaine. Mais l’intention du Président n’est pas douteuse : il veut abandonner les Kurdes à leur sort.
Rappelons-nous. Quand les alliés ont voulu empêcher les terroristes de l’Etat islamique de s’installer dans leurs terres de conquête, il a fallu trouver des soldats capables d’affronter les islamistes sur le terrain. Les puissances occidentales ne souhaitaient pas déployer des troupes au sol, en dehors de quelques centaines de combattants des forces spéciales : elles se sont tournées vers les Kurdes. Dans leur intérêt, bien sûr, mais aussi dans celui des Occidentaux, ces soldats courageux se sont retrouvés en première ligne. C’est en grande partie grâce à leur abnégation et à leur efficacité que les enclaves créées par Daech sont tombées une à une.
Et voici que pour toute reconnaissance, les Etats-Unis, mollement désapprouvés par les Européens - notamment les Français, pourtant proches des Kurdes -, envisagent très sérieusement d’abandonner purement et simplement leurs alliés aux coups de l’armée turque. Cynisme et double jeu : tels sont les principes qui gouvernent cette trahison annoncée. Nul simplisme dans ce diagnostic. On sait que la Turquie, depuis des lustres, redoute plus que tout la constitution d’un embryon de Kurdistan autonome à sa frontière, qui servirait de point d’appui et de référence à la forte minorité kurde présente sur son sol. Mais cette affaire complexe est justiciable d’une négociation entre les parties, qui assurerait la sécurité de nos alliés. On prévoit la désertion. Elle resterait comme une tache sur l’honneur des démocraties.
lemonde.fr | Par Marie Jégo (correspondante) et Allan Kaval (Derbassiyé, Syrie, envoyé spécial) | 30/10/2019
Dans le nord-est de la Syrie, l’intervention de la Russie n’évite pas les accrochages
Six soldats syriens ont été tués tandis que les Russes organisent le retrait des forces kurdes dans le nordest
L’officier de la police militaire russe a l’air préoccupé. Dans l’habitacle de son tout-terrain blindé, portière ouverte, sa voix s’agace au téléphone. Le convoi de trois véhicules qui comprend un autre blindé léger et un transport de troupes, drapeau russe dans le vent d’automne, s’est arrêté dans une rue de la petite ville kurde de Derbassiyé.
A l'initiative de l'Institut kurde de Paris, l'Assemblée nationale française, à l'unanimité de ses huit groupes politiques, a adopté, le mercredi 30 octobre 2019 une résolution condamnant l'invasion militaire turque du Kurdistan syrien et apportant son soutien aux populations.
C'est la première fois dans l'histoire que l'Assemblée nationale adopte une résolution de soutien au peuple kurde.
le Monde | Par Gilles Paris | Le 28/10/2019
Trump annonce la mort d’Al-Baghdadi, l’organisation Etat islamique résiste encore
Pour Donald Trump, c’est un succès incontestable. Le chef de l’EI est mort, dimanche 27, lors d’un raid des forces spéciales américaines
Le président américain compte retirer les fruits de cette victoire, alors qu’il est fragilisé par une procédure d’impeachment
Selon un rapport du Pentagone, l’EI « se ressaisit en Syrie », avec des cellules clandestines toujours actives
En Syrie, les Kurdes perdent leur ennemi et leur autonomie (Allan Kaval)
Le Point N° 2461 | 24/10/2019 | Dossier complet
« Erdogan ne comprend que le bras de fer. Quand les troupes turques sont entrées dans Afrine, en 2018, nous n’avions rien dit. Cette fois-ci, il est là pour en finir avec le peuple kurde.»
Patrice Franceschi, auteur de «Mourir pour Kobané»
Paris Match | N° 3677 | 24 octobre 2019 | Photos Frédéric Lafargue
Deux articles suivent le dossier Hevrin
A PEINE LES AMÉRICAINS SUR LE DÉPART, LA JEUNE MILITANTE A ÉTÉ ASSASSINÉE AVEC UNE VIOLENCE TERRIBLE LORS DE L’OFFENSIVE TURQUE
lemonde.fr | Par Nathalie Guibert et Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) | 26/10/2019
Divisée et affaiblie par le retrait américain de Syrie, l’Alliance atlantique voit ses principes fondamentaux remis en cause.
Des miliciens proturcs, le 23 octobre, à Ras Al-Aïn, dans le nord-est de la Syrie. UGUR CAN /REUTERS
La ministre française de la défense, Florence Parly, le 21 octobre à Paris. BENOIT TESSIER / REUTERS
Le ministre turc de la défense, Hulusi Akar, le 24 octobre à Bruxelles. Virginia Mayo / AP
Courrier internnatonal | 24/10/2019
Les blessures de plusieurs patients kurdes soignés dans des hôpitaux de fortune suggèrent que l’armée turque a recours au phosphore blanc. Les Nations unies ont ouvert une enquête.
2ème article :
Arabes et Kudes, l’impossible solidarité
L’OBS/N°2868-24/10/2019 | Envoyée spéciale à la frontière turco-syrienne SARA DANIEL, Photos EMIN OZMEN
Le lâchage des Américains et l’offensive d’Ankara ont mis fin aux espoirs d’un Kurdistan syrien. Reportage dans des villes frontières, à la croisée des destins meurtris et des illusions perdues
A la suite de cet article vous pouvez lire le 2ème article :
“Poutine est l’arbitre d’un nouvel ordre proche-oriental” entretien avec Hamit Bozarslan